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Partis politiques: de grâce, ne brûlez pas ce pays!

Ces relents d’ethnocentrisme qui menacent notre vivre ensemble !

C’est la saison des renouvellements des structures de base des partis politiques. Et comme d’habitude, le mercure monte dans les états major. Ce n’est pas le changement de régime qui a fait changer les habitudes et modifier le cours des ambitions personnelles. Si tout se passait comme dans le meilleur des mondes possibles, en toute fraternité et avec fair-play, il n’y aurait rien à redire. Malheureusement, ce qui se passe actuellement est grave, et même très grave ! Si les bruits se font plus entendre au niveau du parti au pouvoir, ce n’est pas la preuve qu’ailleurs les choses sont calmes. Bien au contraire ! Le personnel politique du Burkina est constant, qu’il soit du pouvoir ou de l’opposition.

Mais il nous semble impératif de tirer la sonnette d’alarme sur  les comportements des militants du MPP actuellement parce que de la santé de ce parti dépend en grande partie la température du pays tout entier. La semaine dernière, le parti de Soumane Touré, le PITJ a été suspendu pour 3 mois à cause des propos tenus lors de sa rentrée politique le 30 mars 2018. Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avait notamment évoqué la violation de l’article 4 de la Charte des partis et formations politiques qui stipule que : « Les partis et formations politiques doivent, dans leur programme et dans leurs activités, proscrire l’intolérance, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le fanatisme, le racisme, la xénophobie, l’incitation et le recours à la violence sous toutes ses formes.

Aucun parti ou formation politique ne peut fonder sa création et son action sur une base et/ou des objectifs comportant : le sectarisme et le népotisme ; l’appartenance exclusive à une confession religieuse à un groupe linguistique ou à une région ; l’appartenance à un même sexe, à une même ethnie ou à un statut professionnel déterminé ». Or à court d’arguments, les militants bandent les muscles quand ils ne sont pas contents. Le dimanche 8 avril dernier, c’est le 3e vice-président du MPP, par ailleurs conseiller spécial du président du Faso, Issa Dominique Konaté, qui a été tabassé par des militants au siège régional du parti à Bobo-Dioulasso. Violence quand tu nous tiens ! Dans une autre province, des allogènes sont menacés d’expropriation de leurs terres s’ils s’opposent à la désignation d’un autochtone comme secrétaire général local du parti. Régionalisme quand tu nous tiens !

Pour le moment, on attend la réaction du parti au pouvoir sur ces dérives inquiétantes en son sein. Si ces comportements ne sont pas sanctionnés, alors ceux qui avaient condamné la sanction du parti de Soumane Touré auront eu raison sur toute la ligne. Et le MPP aurait manqué une fois de plus l’occasion de donner le bon exemple.

Mais de toute façon, il est impérieux que l’Etat joue son rôle régalien en faisant respecter les lois et règlements en vigueur. Investis de la puissance publique, les gouvernants doivent travailler à  renforcer chaque jour la cohésion et l’unité nationales, qui sont des préalables à tout développement. Ce n’est pas quand on recherche les suffrages des populations qu’on doit être le chantre des valeurs républicaines. C’est d’ailleurs quand on jouit d’un mandat électif quand sa responsabilité est véritablement engagée. C’est justement ce qui manque chez certains leaders politiques. C’est quand ils sont en manque d’arguments politiques pour conserver leur poste dans le parti qu’ils instrumentalisent des militants sur la base de considérations ethniques, régionalistes, ethnocentristes etc. Ces politiciens à la petite semaine doivent être bannis parce qu’ils allument le feu entre communautés qui jadis vivaient en bonne intelligence. Leur inconscience et leur égoïsme sont telles qu’ils peuvent repartir dormir tranquilles quand leur patelin natal est en feu mais sous leur bonne coupe. Triste !

C’est pourquoi, les leaders politiques toutes tendances confondues (pouvoir et opposition) sont interpellés. De grâce, messieurs les politiciens, ne brulez pas ce pays parce que vous voulez être maire, député, leader incontesté, ministre !

Quant aux populations, de grâce, refusez de vous laisser instrumentaliser par vos fils qui «  allument le feu, qui l’activent et qui viennent jouer aux pompiers après », comme l’a si bien chanté Tiken Dja Fakoli.

Bruno Tarpaga

Dernière modification lemardi, 10 avril 2018 16:48

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