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Conseils des ministres décentralisés: une idée pertinente mais...

Le gouvernement lors du conseil des ministres du 2 mai 2018 a décidé de tenir sa rencontre hebdomadaire dans plusieurs localités du Burkina pour dit-il se rapprocher des populations et mieux faire voir les réalisations du PNDES. Il n’en fallait pas plus pour qu’une certaine opinion et l’opposition politique lui tombe à bras raccourcis décriant une manœuvre politique similaire au début de la campagne électorale avec en prime la dilapidation des maigres ressources de l’Etat.

Et pourtant, l’idée n’est pas si mauvaise que cela. La plaie de ce gouvernement depuis deux ans est sans aucun doute sa communication. En effet, dans bien de domaines, il y a des réalisations qui induisent des progrès socioéconomiques. Il n’y a considérer simplement la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins  de 5 ans. Quand on imagine que pour 200 FCFA (le prix de la consultation dans un CSPS), l’on pouvait tourner le dos à une formation sanitaire en cas de maladie chez un enfant, on peut imaginer à quel point la gratuité des soins soulage énormément les populations burkinabè. Et dans de nombreux domaines (infrastructures notamment), les acquis à montrer sont considérables.

Seulement, l’image de ce gouvernement a été tant ternie par certains scandales et des nominations décriées ainsi que par les manœuvres de ses adversaires politiques. De fait, dans l’opinion, le changement dans la gouvernance est un leurre et toutes les initiatives du gouvernement sont accueillies avec suspicion.

La dernière initiative de la délocalisation des conseils des ministres n’échappe à cette règle. Ceux qui disent que les gouverneurs de région sont suffisants pour expliquer l’action du gouvernement sur le terrain, ont quelque peu tord. Le déplacement d’un premier ministre dans une localité représente une opportunité d’échanges directs et de visibilité importante des réalisations du gouvernement. Enfin, le gouvernement peut-il continuer à travailler sans assurer un minimum de service après vente ? Il ne faut pas se leurrer : tous les hommes politiques (en commençant par ceux qui critiquent violemment) ne peuvent s’en passer puisque c’est l’une des conditions pour continuer à bénéficier des faveurs du peuple.

Mais on ne peut pas passer sous silence la crainte de voir une saignée inacceptable des ressources publiques quand on considère les charges de tels conseils de ministres. En cela, c’est au gouvernement de montrer patte blanche. Le ministre en charge de la communication l’a déjà indiqué mais la transparence doit être le maitre mot si le gouvernement veut convaincre le plus grand nombre de sa bonne foi. En tous les cas, les conseils de ministres délocalisés ne sont pas une première au Burkina. Il faut donc innover dans la gestion optimale des ressources allouées à l’activité pour que sa pertinence soit indiscutable.

Bruno Tarpaga

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