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Abandon de l’agriculture au profit de l’orpaillage : l’ONG ORCADE tire sur la sonnette d’alarme

L’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE) était face à la presse ce lundi 7 mai 2018 à Ouagadougou. L’abandon de l’agriculture au profit de l’orpaillage et les conséquences de cette situation dans les années à venir était à l’ordre du jour.

La grande partie de la population burkinabè tire son revenu de l’agriculture. Le directeur exécutif de l’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE), Jonas Hien le confirme par ses mots : « le Burkina Faso est un pays agricole et l’agriculture occupe plus de 8O% de la population active ». A côté de l’agriculture, l’on retrouve la production de l’or avec l’exploitation artisanale communément appelée « orpaillage ». L’orpaillage est devenu aujourd’hui une source de revenus pour bon nombre de familles au même titre que l’agriculture. Cette pratique à en croire Jonas Hien, met en péril les cultures vivrières qui participent à l’alimentation des populations des campagnes et des villes. La raison évoquée, est que les jeunes et les femmes, abandonnent l’agriculture au profit de l’orpaillage. Il s’agit là d’une situation jugée inquiétante par l’ONG ORCADE qui a commandé courant 2017, une étude sur l’impact de l’orpaillage sur la sécurité alimentaire, en partant du postulat que l’or est une ressource épuisable et qu’adviendrait-il si l’exploitation de l’or venait à cesser ou à diminuer considérablement ? Le coordonnateur de l’ONG justifie la commande d’une telle étude par la volonté de mieux appréhender les répercussions possibles de l’orpaillage sur l’agriculture familiale et ses conséquences éventuelles sur la sécurité alimentaire. Il souligne que l’étude a été commanditée dans le cadre d’un projet de recherche action, soutenu par un des partenaires financiers de ORCADE, Action de carême suisse. Jonas Hien a confié que l’étude a conclu à la nécessité d’un plaidoyer pour une organisation et un encadrement de la pratique qui est l’orpaillage. Dans ce sens donc, et conformément aux conclusions de l’étude, l’ONG ORCADE a lancé à partir de ce lundi 7 mai 2018, des actions visant d’une part à accompagner le ministère des Mines et des Carrières à relever les défis de l’organisation et de l’encadrement de l’orpaillage et d’autre part, à sensibiliser les orpailleurs et les agriculteurs sur la nécessité de la pratique concomitante de l’orpaillage et de l’agriculture familiale.

L’ANEEMAS l’agence sauveur

L’abandon de l’agriculture au profit de l’orpaillage est une situation qui inquiète les plus hautes autorités burkinabè. Pour remédier à cette situation, elles ont, à travers le ministère des Mines et des Carrières, créé, l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières et semi-mécanisées (ANEEMAS). A en croire le principal conférencier du jour, elle a pour mission l’encadrement technique des activités d’exploitation artisanales de l’or ; la régulation de la commercialisation par l’achat sur tous les sites ; la surveillance environnementale ; la restauration des sites dégradés. Selon donc l‘étude, l’agence en question serait d’un grand apport dans la recherche de solutions aux problèmes liés à l’orpaillage a confié Jonas Hien. Il estime que l’important actuellement sera de faire du plaidoyer afin que la structure soit opérationnalisée de façon intégrale à travers des moyens conséquents pour réussir ses missions.

S’il opte également pour la sensibilisation, il estime qu’elle consistera à organiser et à animer des émissions radiophoniques sur des radios locales dans six régions du Burkina Faso notamment celles de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Sahel, du Nord, du centre-Nord et du Centre-Sud. Il soutient que des messages de sensibilisation sur le réinvestissement des revenus tirés de l’orpaillage dans l’agriculture seront également diffusés sur ces radios. Jonas Hien rappelle que l’objectif visé par l’organisation à travers le projet qu’il a initié est de mener des actions visant à promouvoir la sécurité alimentaire à travers des mesures qui incitent les jeunes et les femmes à pratiquer l’agriculture tout en continuant l’orpaillage.

Thierry DOMKPIN

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