A la demande de la région, « nous avons décrété l'état d'urgence pour 12 mois », a annoncé mercredi après-midi le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire à Gênes.
Cet état d'urgence offre un « cadre normatif » pour la gestion du site et l'assistance aux plus de 630 personnes évacuées et dont les habitations, en contrebas de ce qui reste du pont, sont condamnées, a expliqué le président de la région Giovanni Toti.
L'Etat va par exemple prendre en charge l'assistance des victimes. Cela lui permet aussi de débloquer une somme d’aide d'urgence de 5 millions d'euros. Le Premier ministre a aussi annoncé une journée de deuil national à une date qui reste à déterminer pour coïncider avec une cérémonie de funérailles des victimes.
Le temps est compté
Malgré les efforts incessants des équipes de pompiers qui ont travaillé toute la nuit et qui s’affairaient toujours mercredi en fin de journée avec l’aide de chiens et de pelleteuses dans l'amas de béton et de ferraille gisant en contrebas du pont, le bilan des victimes sauvées n'a pas beaucoup évolué dans la journée.
On dénombre 39 morts et 16 blessés, dont neuf dans un état grave, ainsi que plusieurs disparus. Trois enfants âgés de 8 à 13 ans figurent parmi les morts. Il y a également quatre jeunes Français, ainsi que trois Chiliens et un Colombien.
La partie en contrebas du pont qui s'est écroulé a des airs de zone sinistrée par un tremblement de terre. Des grues aident à déblayer et accéder à des cavités où des victimes pourraient être coincées, mais l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise.
Ce sont environ 35 voitures et plusieurs camions, selon la protection civile, qui ont été précipités mardi en fin de matinée dans le vide d'une hauteur de 45 mètres dans l'effondrement soudain et inexpliqué d'une portion de plus de 200 mètres du pont Morandi. Un ouvrage massif en béton de la fin des années 1960 qui a régulièrement dû faire l'objet d'importants travaux d'entretien.
L'effondrement « n'est pas dû à la fatalité », a martelé le procureur de Gênes, Francesco Cozzi, venu sur les lieux, alors que l'enquête vient seulement de débuter.