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Viaduc effondré à Gênes: l’UE réplique aux critiques du gouvernement italien

Le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, a accusé Bruxelles d'être aussi responsable de la catastrophe du pont Morandi. D'après lui, ce sont les restrictions budgétaires européennes qui auraient entraîné de fortes contraintes sur les investissements publics en Italie. La Commission a répondu : non, l'UE ne bloque pas les investissements italiens, au contraire, elle y participe.

« L'UE a encouragé les investissements dans les infrastructures en Italie », affirme un porte-parole de la Commission européenne.

Pour la période de 2014 à 2020, l'Italie a ainsi bénéficié de 2,5 milliards d'euros de fonds européens pour des investissements dans ses infrastructures routières et ferroviaires. A titre de comparaison, la France, par exemple, a reçu une enveloppe moins élevée : 380 millions d'euros pour la même période.

« Il ne peut y avoir de compromis entre les règles fiscales et la sécurité des Italiens », a déclaré le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, pointant du doigt les règles budgétaires européennes.

Réponse du porte-parole de l'exécutif européen : l'Italie est « libre de définir des priorités politiques spécifiques » en matière de dépenses publiques.

Cette enveloppe n'est pas la seule, ajoute une autre responsable. Il existe aussi des investissements européens pour le transport urbain ou la mobilité propre aux investissements dont bénéficie l'Italie.

Etat d'urgence décrété à Gênes

Après le drame, l'état d'urgence a été déclaré dans la région. Il y aujourd'hui peu de chances de trouver des survivants. Au moins 39 personnes sont mortes. L'enquête pour trouver les responsables a débuté. Un universitaire avait alerté sur un défaut de conception bien avant la catastrophe.

A la demande de la région, « nous avons décrété l'état d'urgence pour 12 mois », a annoncé mercredi après-midi le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire à Gênes.

Cet état d'urgence offre un « cadre normatif » pour la gestion du site et l'assistance aux plus de 630 personnes évacuées et dont les habitations, en contrebas de ce qui reste du pont, sont condamnées, a expliqué le président de la région Giovanni Toti.

L'Etat va par exemple prendre en charge l'assistance des victimes. Cela lui permet aussi de débloquer une somme d’aide d'urgence de 5 millions d'euros. Le Premier ministre a aussi annoncé une journée de deuil national à une date qui reste à déterminer pour coïncider avec une cérémonie de funérailles des victimes.

Le temps est compté

Malgré les efforts incessants des équipes de pompiers qui ont travaillé toute la nuit et qui s’affairaient toujours mercredi en fin de journée avec l’aide de chiens et de pelleteuses dans l'amas de béton et de ferraille gisant en contrebas du pont, le bilan des victimes sauvées n'a pas beaucoup évolué dans la journée.

On dénombre 39 morts et 16 blessés, dont neuf dans un état grave, ainsi que plusieurs disparus. Trois enfants âgés de 8 à 13 ans figurent parmi les morts. Il y a également quatre jeunes Français, ainsi que trois Chiliens et un Colombien.

La partie en contrebas du pont qui s'est écroulé a des airs de zone sinistrée par un tremblement de terre. Des grues aident à déblayer et accéder à des cavités où des victimes pourraient être coincées, mais l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise. 

Ce sont environ 35 voitures et plusieurs camions, selon la protection civile, qui ont été précipités mardi en fin de matinée dans le vide d'une hauteur de 45 mètres dans l'effondrement soudain et inexpliqué d'une portion de plus de 200 mètres du pont Morandi. Un ouvrage massif en béton de la fin des années 1960 qui a régulièrement dû faire l'objet d'importants travaux d'entretien.

L'effondrement « n'est pas dû à la fatalité », a martelé le procureur de Gênes, Francesco Cozzi, venu sur les lieux, alors que l'enquête vient seulement de débuter.

RFI

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