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Bilan à mi-mandat: l'interview complète du Président du Faso

C’est un exercice rare auquel s’est adonné le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré ce dimanche 24 juin 2018 dans son palais pour le faire le bilan de son action à mi-mandat. Il a en effet accordé une interview à trois télévisions du Burkina. Il s’agit de la télévision nationale du Burkina, de BF1 et de Burkina Info. Pendant un peu plus d’une heure, le chef de l’Etat a été invité à se prononcer sur des questions liées aux promesses de campagne non tenues, à l’insécurité, au délestage, aux coupures d’eau,  à la fronde sociale, notamment les mouvements au ministère des finances, etc.

Vous avez déclarez lors de votre investiture en 2015 et je cite : « les expériences acquisse au cours de ma carrière professionnelle et de mon parcours politique m’ont convaincu que les problèmes que vivent les burkinabè ne sont ni une fatalité ni insurmontable  ». Plus de deux ans après, force est de constater que le Burkina Faso fait face à de multiples défis tels que la sécurité, l’énergie, les luttes syndicales, la relance économique. Comment peut-on expliquer que l’homme n’arrive pas à ramener le Burkina Faso sur le droit chemin ?

 La construction d’un pays  est une œuvre de longue haleine et je voudrais dire que je ne suis pas en contradiction avec ce que j’ai dit. Nous avons forcément  des reformes structurelles à mettre en place mais également nous avons des défis à relever. Je veux parler des questions de sécurité parce que  sans la sécurité il est difficile de sedévelopper. Le deuxième aspect c’est que sur l’ensemble des secteurs auxquels nous nous sommes engagés, nous avons eu des avancées et je pense qu’il faut se donner du temps  pour construire un pays. Si tous les problèmes pouvaient être résolues en une fois je pense que notre existence en tant que humain serait remis en cause.

L’on a l’impression que votre gouvernement a un problème de  capacité à dialoguer avec les partenaires sociaux

Vous savez très bien que dès le départ, j’ai insisté sur la nécessité que le dialogue social soit notre priorité et c’est ce que nous avons fait jusqu’à maintenant. Le clash est venu du fait que lorsque nous avons discuté avec les syndicats au niveau du ministère des finances, il restait un certain nombre de points qui étaient des points en discussion. Ces points ont été passés à revu. Il restait deux points sur lesquels il n’y avait pas d’accord. C’était ceux relatifs à la sécurisation, ce qu’on appelle le fonds commun et le Check off qui était également un second point de discussion. Nous avons considéré que, comme nous avions eu un accord sur les trois premiers points, il était  bon qu’on signe un accord partiel de manière à ce que nous poursuivions la discussion sur les deux autres points qui restaient.

La coordination des syndicats du ministère de l’économie pense  que tout est mis en œuvre pour retirer un peu les acquis en matière de fonds communs. Qu’en dites-vous ?

Nous avons invité l’ensemble des syndicats à une discussion nationale. Tous les syndicats y compris ceux du ministère de l’Economie des finances et du Développement. Nous avons expliqué mille fois qu’au niveau du gouvernement nous n’avons pas de solutions dans nos poches et qu’il fallait que nous discutions  ensemble. Si vous avez accepté le principe d’être présent, l’ensemble des questions qu’on pose aujourd’hui serait des questions qui sont versées sur la table de négociation et de discussion de manière à rechercher des solutions pour résoudre ces problèmes-là. Nous n’avons pas une volontéde vouloir faire du mal à des  agents ou à des fonctionnaires qui travaillent  pour le compte de l’état c’est une recherche de solutions.

Le gouvernement a décidé de recruter un personnel d’appoint, est-ce la solution ?

Le gouvernement à un rôle de continuité de service public. Nous sommes censés assurer la continuité. Aucune disposition n’a été encore engagée, nous avons toutes les chances de pouvoir rechercher les solutions qui pourront permettre à notre pays d’avancer. Nous sommes dans cette disposition d’esprit. C’est pourquoi, de mon point de vue, les syndicats du ministère en charge des finances doit lever le mot d’ordre de grève et reprendre les activités normalement.

Sur la question du fonds commun, beaucoup le vivent comme une injustice ; est ce que c’est également votre sentiment ?

Le  fonds commun existe au Burkina Faso depuis longtemps. Quand vous voyez son évolution, on est parti de 4 milliards à de 55 milliards de francs CFA aujourd’hui. La question qui se pose n’est pas une question de jalousie, c’est une question de capacité du budget à pouvoir poursuivre ces genres d’opération. Et c’est pour cela que nous avons invité les différents syndicats à ce que nous puissions réfléchir  parce qu’il s’agit de l’intérêt de tout un pays.

Quand on regarde les prévisions budgétaires, on voit qu’au niveau de la DGI, du trésor et des impôts, les chiffres vont augmenter.  Vous leur demandez de faire énormément des efforts pour passer à des taux de recouvrement qui vont avoisiner 10% en termes d’augmentation. Est-ce que vous pensez que sans motivation, les travailleurs pourront atteindre les résultats que vous escomptez avec eux ?

Ils bénéficient déjà d’une motivation.Je veux parler des primes de rendement qui leur sont versées en dehors du fonds commun. Je veux que vous compreniez que tout le monde participe au développement économique d’un pays y compris nos braves paysans, le secteur rural, l’élevage etc. Ils contribuent à l’augmentation du produit intérieur brut (PIB). Nous sommes d’accord que les efforts qui sont faits en matière de recouvrement, si nous  travaillons et en faisant en sorte de les dépasser, on trouve les moyens d’encourager les agents à ce travail.

L’on a l’impression que la ministre de l’Economie et des Finances se débat seule face aux organisations syndicales de son département. Est-ce qu’elle a votre soutien total et entier sur ce dossier ?

Elle ne se débat pas seule. Je vous rappelle que c’est un dossier du gouvernement ; et l’ensemble des discussions qui sont menées sont menées par le ministre des finances, le ministre de la fonction publique. Ils participent aux discussions sur la base des instructions données au niveau du gouvernement. Je voudrais encore réitérer  toute la disponibilité du gouvernement à la discussion. Je voudrais encore demander aux syndicatx du ministère de l’économie et des finances de lever leur mot d’ordre de grève et de reprendre leur service de manière à ce que nous puissions engager des discussions.

Vous avez fait à allusion à plusieurs reprises  à cette conférence qui a réuni beaucoup d’acteurs dont la plupart des centrales syndicales pour la remise à plat des salaires, l’objectif qui avait été affiché était une maitrise de la masse salariale mais le résultat auquel on a abouti c’est  que 80% vont avoir des augmentations et 20% ne vont pas connaitre de diminution de leur salaire. Est-ce qu’on n’est pas passé à côté de l’objectif ?

Je dirai que sur les conclusions qui ont été produites, nous aurons une meilleure maitrise de la masse salariale, une meilleure équité entre les agents de la fonction publique et je crois que c’est là l’objectif qui a été visé. Nous devons travailler à la maîtrise de la dépense y compris la dépense salariale. Nous sommes déjà largement au-dessus de la barre de 35%.

Lors de cette conférence, il y a une catégorie de travailleurs qui ne sont pas concernés par cette remise à plat des salaires notamment les magistrats où on estime que le problème est parti de là. En ce moment où est l’équité recherché?

Quand on dit que le problème est parti de chez les magistrats, je pense que c’est un argument facile à utiliser. Quand nous sommes arrivées au pouvoir nous avons trouvé des engagements qui avaient été déjà pris par le gouvernement de la transition  et comme l’Etat c’est une continuité nous ne pouvons pas remettre en cause ces engagements.

Est-ce que vous n’avez pas facilement céder aux magistrats pour facilement nous mettre dans cette crise qu’on connait aujourd’hui ?

Non nous n’avons pas céder facilement, parce que nous avons longuement discuté avec les magistrats. Mais c’était des accords qui étaient déjà pris sous la transition. En ce moment, nous étions tenus de les respecter.

Est-ce que la baisse du nombre de poste à pouvoir au niveau de la fonction publique fait partie également de la maitrise de la masse salariale ?

Le budget de l’état, c’est comme nos poches. Et vous savez que toutes les revendications qui ont eu satisfaction, ont un impact sur la masse salariale. Et si nous voulons garder l’équilibre, on est obligé de réduire également les emplois de façon transitoire en attendant de retrouver meilleur fortune.

Votre gouvernement a pu créer combien d’emploi pour les jeunes ?

Sur la base d’une investigation qui a été faite par le ministère de la jeunesse non complète, nos pouvons dire que c’est près de  190.000 emplois qui ont été créés. Je vous rappelle que ce chiffre est appelé à augmenter parce que nous avons demandé que le champ d’investigation soit élargi.

Au moment où on parle de situation difficile, de la réduction du train de vie de l’Etat, de l’insécurité alimentaire, le gouvernement achète des véhicules avec plus de trois milliards de francs CFA, ce que beaucoup ne comprennent pas.

L’Etat doit fonctionner. Autant je comprends l’analyse qui est faite, autant je dirai qu’il est important de ne pas faire de faux procès. Vous avez un gouvernement qui a besoin de se déplacer. Les véhicules des ministres sont dans un état de vétusté. Il était tout à fait normal d’acheter ces véhicules. Il faut qu’on accepte que pour faciliter l’activité du gouvernement, nous puissions procéder à se renouvellement. Si c’était des dépenses de prestige, j’aurais compris le tapage qu’il y a eu autour de l’acquisition desdits véhicules. Je veux vous rassurer que ce qui nous a guidé dans l’achat de ces engins, c’est l’opérationnalité du gouvernement.

L’opérationnalité du gouvernement en achetant des Talisman ?

Quel que soit le véhicule que l’on aura à acheter ce serait le même débat.

C’est le contexte dans lequel l’achat a été fait qui a choqué alors que l’on parle de rationalisation ?

Rationalisation ne veut pas dire qu’il faut empêcher le fonctionnement du gouvernement. Il faut que nous nous comprenions que nous devons assurer le fonctionnement de l’Etat. Il est vrai que le contexte peut choquer, mais arrêtons de polémiquer sur des questions d’opérationnalité beaucoup plus sur des questions de prestige.

Lors de la conférence qui s’est tenue du 12 au 14 juin dernier, il a été question de suppression de certaines institutions. Etes-vous favorable à la dite suppression qui coûte cher à l’économie nationale ?

Tout ce qui concerne les institutions de la république, est codifié par la Constitution. Je ne pense pas qu’une rencontre quelle quelle soit, puisse  modifier ce que la Constitution a prévu comme institution. 

Y compris également le Haut représentant du chef de l’Etat ?

Le Haut représentant du chef de l’Etat, n’est pas une institution de la République. Nous parlons de deux choses différentes. La Constitution qui est le fruit d’un consensus et qui sera d’ailleurs présenté au référendum en 2019 a déjà défini les institutions qui y sont. Le haut représentant a le rang de président d’institution, cependant il ne l’est pas. J’ai créé le Haut représentant du chef de l’Etat pour plusieurs raisons. La première est qu’il y a un certain nombre d’activités sur lesquelles je souhaite avoir quelqu’un d’une certaine hauteur, pour représenter le chef de l’Etat. Deuxièmement, il y a un certain nombre de réflexion qui sont liées aux questions sociales, économiques, politiques et autour desquelles, je souhaite également qu’elles soient engagées au niveau du Haut représentant. Troisièmement entant que chef d’Etat, dans des institutions telles que l’Union Africaine, la banque mondiale, il y a des moments où le président du Faso est sollicité pour être champion dans un domaine qui nécessite des missions, des rencontres avec d’autres autorités. De ce point de vue donc, je choisis le Haut représentant pour effectuer ces missions pour mon compte. Il me rend compte jusqu’au jour où nous faisons la rencontre finale. Je prends un exemple très simple. J’ai été désigné comme champion dans une discussion relative au nouveau mode de financement de la santé avec la Banque mondiale. Cette mission nous devons l’effectuer d’ici le mois de novembre. Ce rôle que j’exécute, nécessite un certain nombre de rencontre. A ces rencontres, le Haut représentant peut me représenter. C’est pour dire que nous ne confondons pas ces structures qui sont des structures d’appui à la présidence aux institutions codifiées par la Constitution. Je sais qu’on me dira que le président a des conseillers. Je vous rappelle que le conseiller au quotidien travaille sur des dossiers qui sont relatifs au fonctionnement du gouvernement.

N’y a-t-il pas une contradiction dans ce que vous dites ?

S’il est prévu dans la constitution que le Conseil économique et social (CES) a un rôle à jouer, cette rencontre que nous avons eu ne peut pas remettre en cause le consensus qui a été pris au niveau de la constitution. En ce moment, cela signifie qu’il faut rouvrir le débat.

Etes-vous favorable que le débat soit ouvert sur ces institutions dont les forces vives ont souhaité leur suppression ?

Je pense que si on ouvre le débat sur la Constitution aujourd’hui, on ouvre la boîte de pandore. Cela veut dire que nous allons repartir avec des discussions très vives.

Mais les forces vives pourront être choquées de savoir qu’elles ont fait des propositions qui n’ont pas été pris en compte ?

Je vous rappelle qu’elles étaient intégrées aux discussions au moment où la réflexion se menait sur l’adoption de la présente Constitution.

Vous avez plusieurs fois insisté sur la relance de l’économie. Mais d’une manière générale, l’on a l’impression qu’il y a une morosité de l’économie.

Vous savez que la morosité de l’économie n’est pas uniquement Burkinabè. Nous devons d’ailleurs nous féliciter du fait que malgré un contexte difficile caractérisé par l’insécurité, par une certaine grogne sociale, qui a une conséquence sur le développement économique et social, nous devons nous dire que le Burkina Faso a un taux de croissance économique qui relève de 6,7%. Cela veut dire que notre économie est en reconstruction. Justement nous devons poursuivre les efforts pour que nous puissions consolider cette progression. On me dira que cela n’est pas perceptible dans le panier de la ménagère. Mais il faut que nous puissions faire progresser ce taux à deux chiffres pour que nous ayons la perception du retour. Aujourd’hui nous avons intérêt que ce soit syndicaliste ou l’Etat, à se mettre tous au travail pour la mobilisation de ressources.

Il a été question de soutenir les entreprises sinistrées après l’insurrection et un rapport a été produit dans ce sens. Malheureusement, l’on remarque que les choses n’ont pas véritablement bougé. Qu’est-ce qui a été fait concrètement ?

Le rapport de départ est établi à 55 voire 60 milliards de FCA de dégâts qui ont été causés au cours de l’insurrection sur des sociétés. Il est évident qu’entre les problèmes que nous avons à résoudre, et la question de la gestion de ces problèmes, il faut deux choses. La première, est qu’il avait été demandé à chacun de faire le point soit même ; bien évidemment, chacun est resté chez lui, faire ses calculs qu’il a déposé. Aucune contre-expertise n’a été faite en son temps. Vous comprenez que nous ne pouvons-nous permettre sur la base de la seule déclaration d’un individu décider de payer. C’est pourquoi aujourd’hui, le HCRUN est en train de s’entourer d’un certain nombre de spécialistes dans ce domaine afin que la vérité soit rétablie. Pour ce qui est de la seconde, il est clair que l’Etat doit prendre ses responsabilités ; cependant, il est clair aussi que nous ne pouvons pas payer à 100% chacune de ces sociétés.

Parlons de l’énergie, cela faisait très longtemps que le Burkinabè n’a pas vécu la situation qu’il vit cette année avec tous les délestages. Cela faisait partie de votre programme de mettre fin à cette situation une fois au pouvoir ; et là on a l’impression d’avoir touché le fond ?

Disons que nous avons eu des difficultés majeures. C’est clair que la question des délestages a eu des conséquences sur le fonctionnement des industries, des citoyens comme vous et moi avons également subit les conséquences des délestages. Je peux vous assurer que nous travaillons à résoudre le problème. Il faut savoir que le déficit en matière énergétique était de l’ordre de 100 MGW. Cela veut dire qu’il y a une augmentation de la demande de consommation au niveau du Burkina Faso. Nous avons avec la Côte d’Ivoire, un accord de fourniture d’électricité à des conditions intéressantes. Cependant nous avons des problèmes sur cette connexion. C’est vrai qu’il y a de temps en temps des problèmes du côté de la Côte d’Ivoire, mais il y a également des problèmes sur la ligne de transport du côté du Burkina Faso. Cela veut dire qu’à ce stade, nous devons travailler à ce que les lignes de transport soient refaites de bout en bout, pour ce qui est de cette interconnexion avec la Côte d‘Ivoire. Nous avons l’interconnexion avec le Ghana qui devrait être terminée depuis un certain temps. A ce niveau, il y a aussi des difficultés. Mais de ce côté, nous allons avoir bientôt 50 MGW et 100 MGW qui va venir d’ici la fin du mois de décembre. Avec la BID également nous sommes en train de réfléchir. Il faut dire également que l’une des solutions, est de travailler à développer le solaire. En attendant, je peux vous assurer que les moyens seront mis en œuvre pour que dans les périodes chaudes à venir, nous ne vivons plus ce genre de situation.

Vous avez lancé la campagne Zéro corvée d’eau potable durant votre mandat, où en est-on exactement ?

Nous avons augmenté le potentiel de production d’eau de l’ONEA qui est passé à 156 000 m3/jour. Il faut dire que Ouagadougou a des problèmes d’eau dû à son surpeuplement. C’est pour dire que les 156 000 m3 sont déjà dépassés, parce que la ville de Ouagadougou s’étend de partout. A notre niveau nous avons fait des forages un peu partout pour soulager les populations, et même que nous avons distribué de l’eau grâce à des citernes. Je dois rappeler que sur l’ensemble du territoire, ce sont 1500 forages qui ont été faits.

Santé à présent, après plus de deux ans de mandat, les choses n’ont pas véritablement bougé dans les hôpitaux notamment de référence comme Yalgado, ou Souro Sanou ?

Nous avons commandé une étude  de manière à voir comment il est possible de construire un nouvel hôpital tout en conservant les anciens ; de sorte à transférer les malades. Cette étude est terminée et nous sommes actuellement à la recherche de partenaires pour que nous puissions reprendre de façon pratique, la remise en état de Yalgado. Nous sommes conscients des difficultés et un travail est en train d’être fait. Nous travaillons également à ce que des hôpitaux soient créés à Ouagadougou dans un certain nombre d’arrondissements pour permettre d’apporter la proximité.

Les examens ont débuté et certains candidats sont en attente des résultats. Quand est-ce que les élèves dans le Nord du pays pourront composer ?

Vous savez que c’est pour des raisons sécuritaires que les élèves dans le Nord n’ont pas pu composer. Ce qui est certain, c’est qu’ils vont composer avant la rentrée. Sans vous donner de date, je peux vous assurer qu’ils vont composer forcément avant la rentrée.

Dans votre programme, vous avez promis des ordinateurs et des tablettes pour les étudiants. Où en est-on avec ce programme ?

Jusqu’à présent ce n’est pas une réalité c’est vrai, mais nous travaillons avec la Banque mondiale et je peux vous promettre que ça va se mettre en place. Je tiens également à vous informer que nous sommes également en train de mettre en place une université virtuelle qui va permettre aux étudiants d’avoir accès à leur cours sans avoir besoin de se déplacer pour suivre les cours.

Parlant de sécurité, il y a eu le succès de Rayongo. Vous êtes à deux ans et demi de mandat ; que comptez-vous faire pour vaincre ces forces du mal qui terrorisent les populations ?

Je voudrais saisir l’occasion que vous me donnez pour saluer l’action des Forces de défense et de sécurité dans la région du Sahel et même sur l’ensemble du territoire. Je m’incline également devant la mémoire de toutes celles qui sont tombées pour la défense de la patrie. Personnellement, je suis satisfait de l’action des FDS qui au jour le jour montent en puissance. Que ce soit au niveau des renseignements ou du travail sur le terrain, elles méritent d’être encouragées. Je voudrais vous rassurer que tout est mis en œuvre pour que nous puissions venir à bout de ce fléau ; je ne dirai pas à 100%. C’est un phénomène mondial et même les pays développés n’y arrivent pas. Cependant, nous devons faire en sorte d’atténuer la pression du terrorisme dans notre pays.

En même temps que vous encouragez les FDS, il y a eu la polémique autour de l’évacuation du gendarme blessé. Comment peut-on expliquer un tel dysfonctionnement ?

Ce n’est pas un disfonctionnement. Ce n’est pas parce qu’on a une balle dans le corps qu’il n’y a pas un suivi médical qui est effectué. Il y a des médecins qui suivent le malade et qui décident du timing dans lequel l’évacuation doit être faite. Il y a des malades pour lesquels, même quand ils sont blessés, l’on ne peut pas l’évacuer tant qu’il n’est pas stabilisé. Notre souci, c’est de prendre les meilleures mesures qui permettent de soigner nos soldats et nos militaires qui vont en mission et qui subissent des situations que nous connaissons tous. Aujourd’hui, le gendarme dont vous parlez a été évacué, l’opération est faite.

L’on parle des exactions commises par les FDS dans le Nord. Que pouvez-vous nous dire sur cette question ?

J’ai toujours insisté au chef d’Etat major des armées, que nous devons toujours être respectueux des principes des droits de l’homme. Sur le terrain les éléments ont besoin de la collaboration des populations. Par conséquent, tout ce qui entre en droite ligne avec les droits de l’homme doit être traité avec respect et considération. Je peux vous assurer qu’une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités.

Interview réalisée par la TNB, BF1 et Burkina Info, et retranscrite par Thierry DOMKPIN

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