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Annulation de la dette du FMI: un "ptit" soulagement pour le Burkina

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le 13 avril dernier un allégement immédiat du service de la dette pour 25 pays membres  au titre du fonds fiduciaire réaménagé d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduciaire ARC). Cette décision a été prise dans le cadre des mesures pour aider ses pays membres à faire face aux conséquences de la pandémie du COVID-19. Au niveau du Burkina, les autorités du ministère en charge des finances ont fait savoir que le montant qui devait être payé entre avril 2020 et avril 2022 s'élevait à plus de 32 milliards de FCFA. Un ouf de soulagement dans un contexte de rareté des ressources et en même temps de mise en oeuvre de mesures d'atténuation des effets de la pandémie. Mais le poids du service de la dette reste encore pesant...

La décision du FMI constitue une bouffée d'oxygène parce que le Burkina dégage ainsi plus de 32 milliards de FCFA pour d'autres priorités. Et Dieu seul sait qu'elles sont nombreuses. Il y a en premier lieu, le financement du plan révisé de riposte au COVID 19 estimé à plus de 177 milliards de FCFA (dont moins de 20% mobilisés à ce jour). Mais, "ce cadeau" ne sera qu'une infime goutte d'eau dans la mer du service de la dette au Burkina.

En effet, selon un rapport du ministère de l'Economie, des Finances et du Développement, l'encours provisoire de la dette intérieure en 2020 est estimé à 2 467,61 milliards de FCFA. "Sur la base de l’historique, on s’attend à payer un montant de 1 684,1 milliards de FCFA au cours des trois prochaines années (2020-2021 et 2022). Par conséquent, une action de reprofilage de la dette intérieure s’impose et devient une impérieuse nécessité dans le nouveau contexte du COVID-19", peut-on encore lire dans le rapport. Et il semble que le plus dur dans cette affaire sera le traitement des échéances du mois d'avril 2020. "En effet, avec un pic de 141,07 milliards de FCFA en termes de service de dette intérieure, le mois d’avril 2020 sera celui où la pression sur la trésorerie de l’Etat sera la plus ressentie", indique le rapport du ministère en charge des finances.

Face à la situation, que fera l'Etat burkinabè pour trouver un équilibre? Il faudra certainement qu'il puisse bénéficier de l'appui de plusieurs partenaires techniques et financiers. Dans ce sens, l'Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé des appuis pour soutenir la riposte à la pandémie. La solidarité nationale également monte en puissance. Cela suffira-t-il pour que l'Etat ne s'endette pas de nouveau si la situation des finances le demande? Rien n'est moins sûr surtout que d'autres institutions comme la Banque mondiale annonçent des possibilités de prêts pour les Etats membres...

Bruno Tarpaga

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